Il fait froid. Je n’aime pas avoir froid.
C’est un froid humide et venteux, de celui qui vous pénètrent les os, qui s’insinue dans le dos, de celui qui nous ferait croire que même la vie n’est pas assez forte pour retenir la chaleur dans l’âtre, de celui qui nous ferait croire que la mort rôde et flâne.

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La mort rode et flâne,
Autour d’elle tout se fane,
Elle prends son temps et sans répit,
Détruit toute espérance de vie.


Elle a tourné autour de mon âme si longtemps,
Je m’étais recroquevillée hors de l’espace, du temps,
Mais en mon cœur brillait encore une minuscule lueur,
Qui me disait résiste, avance, malgré le brouillard, la douleur !


Et puis la mort a pris mon frère aimé,
S’est dit cette fois, elle va s’écrouler,
La lueur va s’éteindre et je vais l’emporter,
C’était sans compter sur l’Amour, divin, sacré.


Et j’ai dansé avec la mort,
Elle me tenait à bras le corps,
Elle m’entourait de ses liens mordorés,
L’Amour a tranché les liens trop serrés.


La mort s’est écartée devant cette femme sacrée,
Par la lumière aveuglée, est repartie vers d’autres contrées,
Je suis épuisée, mais la petite flamme est devenue brasier,
C’est une renaissance, et la vie, la vraie vie va s’installer !

Danser avec la mort – Mai 2017

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Le même poème, en audio.

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Non, je ne suis pas dans la tristesse. La mort fait partie de la vie. Je l’ai croisé peut-être plus souvent que d’autres. Je suis une survivante.
Toute petite, quand mes poumons malades ne voulaient plus respirer, j’ai eu la conscience de sa présence, je sentais son souffle glacé tout près, à l’affût.
A sept ans, quand cet homme a tué mon enfance, mon innocence, alors qu’il était en moi, qu’il me ravageait le corps et l’âme, entre douleur et sidération, je l’ai appelée de mes vœux.
Et quand elle est venue chercher mon petit frère, le double de mon cœur, moi hébétée, folle dans mon chagrin, je lui ai dit, viens, viens me prendre moi !

J’ai écrit un jour que la mort me fascinait. En fait ce n’est pas cela. Comment aimer la vie sans la conscience de la mort ? C’est la force de vie qu’il faut pour la repousser qui me fascine, cet instinct si puissant, qu’encore, encore on continue, malgré la maladie, malgré la souffrance, malgré tous les chagrins, on continue, on s’accroche à ce minuscule bout de vie, parce qu’il est notre précieux.

Dans chaque minuscule bout de vie est blotti l’Amour, cette merveille, cette flamme, ce mystère inexpliquable qui fait que parfois l’Homme est grand, et que pour tous ceux qui y veillent, un jour la vie se couvrira de milliers d’étincelles !

Kathy B.

20 réflexions sur “La vie, la mort.

  1. Tu as raison de dire que la mort fait partie de la vie. Mais c’est que le plus souvent on l’ignore. Et surtout quand on est très jeune, on se croit éternel. Peut-être l’est-on, d’ailleurs, mais c’est une autre histoire, une autre vie. En tout cas, chaque vie a une fin. La naissance et la mort, c’est ce que l’on ne décide pas.
    La mort est surtout terrible quand elle nous prend des êtres chers; qu’?elle nous met face à l’inconcevable.

    Aimé par 1 personne

    1. Nous avons ce point commun d’avoir perdu un frère. A un âge qui ne devrait pas être celui de mourir. C’est beaucoup de nous qui est parti à ce moment là. Il y a eu un avant, il y a un après….
      En tout cas quelle belle plume tu as, Kathy ! Tes mots s’étreignent parfois, me touchent toujours. Je les vis en te lisant, ce n’est pas donné à tout le monde, ça tu sais, de transmettre une telle émotion avec les mots justes.
      Tu m’es précieuse, de plus en plus. Rare. Et lumineuse. Un si bel exemple de résilience. Merci Kathy. Pour tout.
      Je t’embrasse affectueusement.

      Aimé par 1 personne

  2. J’aime beaucoup ta voix.
    Et ces paroles : « Mais en mon cœur brillait encore une minuscule lueur,
    Qui me disait résiste, avance, malgré le brouillard, la douleur ! »
    Ce « coeur de soi » dont je te parlais, il est là.
    Et ‘aime l’espérance de ce poème.
    Grande soeur, repose-toi. Tu es épuisée mais vivante.

    Mais en mon cœur brillait encore une minuscule lueur,
    Qui me disait résiste, avance, malgré le brouillard, la douleur !
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

    Aimé par 1 personne

  3. L’étincelle de vie que tu portes est un magnifique témoignage Catherine, une lumière dans tant de nuits d’orages.
    Oui la mort fait partie de la vie, peut-être que quand on le sait, on sait aussi vivre plus pleinement, plus passionnément, on sait que la vie est sacrée et que l’Amour est éternel.
    Merci pour ces mots si justes, qui viennent apaiser mon coeur ce matin.
    Je t’embrasse très fort.

    Aimé par 1 personne

  4. Bonsoir ma Cath.
    Merci de tes compliments, je ne savais pas les recevoir mais aujourd’hui j’apprends. Oui je vais surmonter cette dernière épreuve, parce que je veux savoir ce que ça fait d’être bien dans sa peau, d’être bien dans sa vie.
    Merci de ta confiance ma belle amie de coeur. Je t’aime profondément !

    J’aime

  5. Bonsoir Kathy,
    Après tout ce que tu as traversé, tu as su conserver au fond de
    toi cette petite étincelle de vie. Tu l’as tenu entre tes mains comme un joyau inestimable, personne n’est parvenu à te
    la prendre.
    J’ai beaucoup d’admiration et un
    grand respect pour toi, tu es une battante, une guerrière, une sacrée femme, une femme sacrée.
    Gratitude à toi pour cette faculté de résilience que tu déploies, qui te tire des ténèbres et te fait remonter vers la lumière divine.
    J’ai confiance en toi et je sais que tu vas réussir à surmonter cette dernière épreuve et la laisser définitivement derrière toi.
    Je t’aime fort.
    Catherine

    Aimé par 1 personne

  6. Bonsoir Catherine ,
    Tu portes en toi tant de douceur alors que ton cœur a subit les pires affres de la vie.
    Tu dis si bien que dans chaque minuscule bout de vie est blotti l’Amour, cette merveille, cette flamme, ce mystère inexplicable qui fait que parfois l’Homme est grand, et que pour tous ceux qui y veillent, un jour la vie se couvrira de milliers d’étincelles ! Alors face que se soit pour toi ces milliers d’étincelles.
    je ne peux que mieux t’aimer d’affection mon amie Catherine.

    Aimé par 1 personne

  7. Bonsoir Catherine,
    Tu es encore là, ta flamme intérieure a toujours été là et aujourd’hui tu vis, jour après jour à la chaleur de ta force, qui grandit.
    Comme dirait quelqu’un de proche, une phrase qui paraît simple mais qui ne l’est pas.en fait : « quand c’est l’heure, c’est l’heure. » Et cette personne, elle en a compté des heures…
    Amitiés
    John

    Aimé par 2 personnes

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