Accepter de tomber.

Accepter de tomber.

Quand je peins et écris, très souvent, c’est le texte qui attire, qui fait naître le dessin. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Le tableau s’est imposé comme une évidence dans son abstraction et l´imagination s’est déroulée ensuite avec affection. Je vous raconte ? Et vous, que voyez vous ?

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Nous avançons sur nos chemins de vie courbés, pliés sous le poids des jours et des habitudes embrumées. Le ciel, un temps coloré de mauve, à viré au gris sous le poids des tempêtes rougies. Les jours se suivent sans étincelle car ainsi pliés nous ne percevons que le bout de nos semelles qui avancent sur une terre aride, aigrie. Avec amertume, sans beauté, sans fierté, nous nous enfermons dans l’ennui, dans l’oubli.

Parfois quelques larmes s’évadent, minuscule signal de détresse, elles sont vite essuyées et dans un sourire nous affirmons « Moi ? Je vais bien ! ». Nous ne saurions dire ce qui bouillonne, ce qui crée ces picotements sous nos âmes dociles.

Tout cela n’est il pas futile ?

Non ce n’est pas futile de sentir cette lame de fond qui nous attire vers l’abîme. Tout ce qui est brisé en nous appelle à l’aide. Il n’y a qu’en acceptant de tomber que nous pouvons entendre le cri des blessures pour patiemment les panser, les soigner, les envelopper d’amour. Pour qu’enfin, nous puissions nous relever, acceptons de tomber, acceptons de nous aimer !

Et puis un jour une nouvelle aube se lève, différente, transparente et l’on redécouvre le soleil précédé par une nuée d’étoiles brillantes. Et cette merveille-là chasse les sombres nuages, cette merveille-là, cette aube qui se lève, réveille quelque chose en nos cœurs, quelque chose de chaud, de doux, d’intime qui laisse émerger le bonheur, du moins un petit bout, translucide comme ce matin, se répandant comme un mirage sans chagrin.

Et sous nos pieds, dans ce terrain fertile, une nouvelle graine de lève dans un vertige, elle commence à y croire à du mieux en elle, pour elle et elle s’élève encore un peu vers ce soleil qui a repoussé au loin les rides d’ennui, les larmes enfouies et les monstres tapis.

Acceptons de tomber. Arrêtons d’avancer courbés, pliés. Laissons, dans cette chute, se fracasser les entraves, les enclumes. Acceptons de mourir. Une fois au sol, il suffira de lever les yeux pour voir ce que tous nous cherchons désespérément : cette lumière, cette étincelle qui fait germer la belle graine qui est en chacun de nous.

Acceptons de tomber, acceptons de nous aimer …

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Cela a été une longue et nécessaire absence. Et je suis toujours surprise de voir que mes textes et mes tableaux continuent à vivre sur la toile, sans moi. N’hésitez pas à commenter, il n’y a pas de mauvais commentaire, de mauvais ressenti. Merci à vous chers amis ❤️