Le corps sans repos.

Le corps sans repos.

En elle court, fourmille, sans cesse un bruit,
Dans les jambes, les bras, le buste, la tête, ça frémit,
Puis tout le corps se tends comme happé par un élastique,
Qui cède … et sursauts, comme autant de chocs électriques !

Cette violence inouïe que son corps subit,
Se reproduit encore et encore, ce sans répit,
Parfois une heure, parfois toute la nuit,
Et ne plus arriver à penser, en son Être meurtrie.

Les heures d’accalmie, elle cherche au plus profond,
Quel est ce monstre qui la ronge, tapi dans les tréfonds,
Elle cherche sans relâche en chaque nerf tétanisé,
Même les savants docteurs ne savent pas, et ont abandonné …

Mais elle va y arriver, faire un pied de nez à la Science,
Elle le sait, l’entrevoit, en son âme et conscience,
Car parfois, elle aperçoit une petite lumière qui brille,
Minuscule, juste en son cœur, mais bien là qui scintille.

Jour après jour, pas après pas, sans se lasser,
Elle continue le combat et pourtant doit lâcher,
Lâcher la douleur, l’appréhension de ce fléau,
Tel est le destin de la femme au corps sans repos.
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Mon histoire …

Mon histoire …

Ceci est mon histoire, maintenant, aujourd’hui,
Je vous la livre sans fard, ni peur, un peu en poésie,
Besoin de poser des mots sur mes maux,
Pour être plus forte, déposer mon fardeau.

Une maladie vicieuse est arrivée, sournoise, j’ai plié,
Elle a empli mes nuits, ne plus rien contrôler,
Elle a happé mes jours de douleurs si tenaces,
Elle m’a mise à terre, a pris toute la place.

Les grands savants m’ont sur-médicamentée,
Toujours plus, toujours plus fort, intoxiquée,
Et tout le corps déraille, intestins en tenaille,
L’estomac se fait de la bile, le foie ne tiens que par un fil,
Les tremblement s’en mêlent, chaque jour un peu plus,
Et le sommeil s’absente, récupérer … je ne sais plus !

Devant ce constat, le grand savant a dit SEVRAGE,
Les médicament vous tuent, votre corps est en rage,
Arrêtez tout, demain, qu’en pensez-vous ?
Je savais bien que ce jour viendrait tout au fond de moi,
C’est vivre ou mourir … Ais-je vraiment le choix ?

Il a dit encore, pas d’hospitalisation, pas de budget,
Avez-vous quelqu’un pour vous aider à manger ?
Et je suis sortie de cet hôpital en pleurs et en hoquets,
La peur rivée au ventre … rien que d’imaginer !

Je suis comme un junkie qui doit tout arrêter,
Entourée mais seule, je vais affronter, supporter,
Les tremblements, le corps tétanisé, bloqué,
Les douleurs, chaque nerf à vif, la frayeur,
Je vais m’enfermer et vivre cela sans douceur,
Ne pas dormir des jours et des jours, asphyxiée,
Et tout ce que je n’imagine pas, … ne plus rien décider.

Ce soir je me suis posée, en mon cœur recentrée,
Un grand calme s’est installé, la peur s’est envolée,
Alors je vais le faire, affronter cela, me battre jusqu’au bout,
Jusqu’à ce que j’expulse ce poison, à terre, à mes genoux.

Et je sais, j’ai la certitude, qu’au-delà de ce combat,
Sera une libération, qu’émergera un autre Moi,
Pour qu’en fin ce corps si malmené puisse être un réceptacle serein,
Pour qu’en fin le corps et l’âme s’unissent dans le Un.
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