Pauline et Marine.

Pauline et Marine.

Pauline et Marine sont sœurs jumelles. Á cinquante ans elles vivent ensemble, parce que c’est plus pratique et plus économique et puis aussi parce que ni l’une ni l’autre ne s’est mariée. Il y a bien eu ce jeune homme au cheveux ébouriffés et blonds comme les blés qui longtemps à fait la cour à Marine. Elle n’a pu abandonner Pauline.

Ce matin, branle-bas de combat … Sur la terrasse gît un rat, un vrai rat, velu, énorme ! Couché sur le flanc il répand une odeur grise, nauséabonde et fétide. Il est gros mais pas gras, allongé sur la terrasse en bois, on pourrait presque croire qu’il pique un somme. Mais non il est bien mort, cela se voit dans son œil morne et atone.

Pauline l’a vu la première. Elle pousse un hurlement à en réveiller les rats gisants qui fait accourir Marine.

Pauline : Ô mon Dieu et tous les Saints protégez nous ! (Elle se signe trois fois) Tu as vu ? C’est horrible, qui a fait ça ? Ahhh … Je suis sûre que c’est le voisin avec ses méchants yeux de lapin, il nous en veut c’est sûr, il l’a déposé là ! Peut-être même qu’il nous a jeté un sort ? Oui c’est surement ça … Seigneur protégez-nous ! J’y pense, il l’a surement infecté avec le Covid-19 lui et sa grosse tête d’œuf ! Voilà c’est sûr maintenant, nous allons mourir !

Il faut vous dire que Pauline est un peu stressée par ce confinement … Et que de toute façon elle voit toujours le pire et le verre à moitié vide !

Marine : Voyons calme toi ma chérie ! (sourire en coin)

Pauline : comment pourrais-je me calmer ? C’est sûr cette fois nous allons mourir de la peste et du Coronavirus mélangés dans d’atroces souffrances et seules au moooonnnnde ! (Sanglots et trémolos)

Marine : Mais comment fais tu pour te mettre dans des états pareils ? Tu sanglotes, Tu syncopes, et en plus t’es bigote !

Pauline : (le ton monte dans les aigus) Comment je fais ? Ah elle est bien bonne celle-là ! Mais enfin souviens toi de Maman qui était si malheureuse, qui n’arrivait pas à vivre et qui, je te le rappelle, est morte de cet affreux cancer qui l’a rongée, détruite, tuée ! Comment ça se fait (hoquet) que je sois ainsi ? C’est quand même simple, j’ai regardé Maman !

Marine : Allez assieds toi et respire ! Je sais moi comment ce rat est arrivé là.

Pauline : ?????

Marine : Oui je ne dormai pas, je suis descendue boire un verre d’eau, j’ai tout vu ! Cette nuit, sous la lune en émoi, le chat a rencontré le rat. Ces deux là ne sont pas amis je crois. C’est là un terrible constat ! Une course folle s’est engagée, du rat, du chat qui va gagner ? Le chat est agile et rusé, le rat est rapide et futé … Le chat bondit pour attraper sa proie, le rat contourne la clôture en bois, le chat souffle, miaule et râle … Le rat confiant danse sous les étoiles. Mais d’un coup de griffe acérée, le chat l’a transpercé, le rat est tombé là.

Pauline ouvre des yeux ronds comme des billes, sa mâchoire en tombe de surprise !

Marine : Tu vois, tu n’as pas à te faire de soucis, ni à échafauder mille plans plus sinistres les uns que les autres. Laisse le voisin tranquille et Dieu aussi par la même occasion. Il y a des gens bien plus malheureux que nous, des gens vraiment malades et seuls, des gens qui travaillent jusqu’à l’épuisement !

Pauline : Mais comment fais tu pour rester calme et sereine, pour ne pas avoir peur de tout, surtout en ce moment ?

Marine : C’est simple …. J’ai regardé Maman !

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« Sois le changement que tu veux voir dans le monde » Gandhi

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Pardon pour la mise en page un peu brouillon, je n’ai pas d’ordinateur en ce moment ! Texte librement inspiré d’un conte lu il y a quelque temps dont je ne sais plus qui est l’auteur.

N’hésitez pas à commenter, prenez soin de vous ! Affectueusement, Kathy.

Ailleurs …

Ailleurs …

Tout en elle la réduit au silence.

Ne la cherchez pas, vous ne la trouverez pas. Elle est dans un ailleurs dont peu de gens peuvent comprendre l’odeur, la moiteur, la teneur. On pourrait la croire hautaine, elle est en fait craintive, elle ne sait expliquer et elle a peur de déranger ; peut-être a t’elle juste peur de ce qui se trame en dedans, juste en elle ?

Elle a besoin de cet ailleurs, monde perdu entre les mondes, où seule avec elle-même, dans un silence assourdissant, elle lèche et panse ses indécentes plaies. Elle a déjà moins mal, certains jours le soleil perce même la brume de ce monde fossoyeur où elle doit abandonner toute résistance, accepter ce qui ne peut être changé, se laisser mourir enfin pour mieux renaître, Phoenix débarrassé de ses cendres.

Quand tout s’écroule, quand le Tout est intolérable, l’on se retrouve dans ce monde entre les mondes. Et là, avec patience, il faut reconstruire ce qui est cassé, pierre après pierre, rebâtir la maison qui vient de s’effondrer dans un séisme fracassant.

Ce sera une maison posée sur l’eau, toute vitrée, sans volets et sans clé. Un érable rouge, majestueux poussera en son centre, y diffusera sa belle harmonie. Le toit sera fait de parcelles de voie lactée. Les murs seront composés de nuages dentelés et laisseront passer les rêves argentés. La maison sera ouverte aux amis d’un jour, aux passants de toujours, où tous, autour d’un repas improvisé arrosé de vin de pays, pourront palabrer jusqu’aux confins du jour, de la vie, de philosophie, de poésie et puis d’amour.

Ne vous inquiétez pas pour elle.
Elle est occupée.
Elle reconstruit sa maison effondrée …

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Merci pour votre amitié et votre fidélité.
N’hésitez pas à vous manifester et à commenter 😉
Kathy.