Enfant, elle s’est retrouvée seule,
Elle a porté sa tristesse en linceul,
Comme en abandon, elle ne comprenait pas,
Comme en prison, qu’ai-je fait pour mériter cela ?
Elle a grandi comme un animal blessé,
Parce qu’encore et toujours rejetée, éloignée,
Elle s’est murée dans le silence, effacée,
Il lui semblait juste qu’on l’avait … oubliée.
Mais la tristesse comme un grand vent est devenue colère,
Elle l’a senti monter plus puissante que le pire des tonnerre,
Envie de crier, de taper, de hurler, je suis là, regardez !
Elle a enfermé la colère à double tour et a jeté la clef.
L’abandon, le rejet sont de puissants poisons,
Qui vous laisse sur le pavé en perte de raison,
Soit la colère explose et la rage ne te lâche plus,
Soit la colère se terre et tu te pares de toutes les vertus !
Pendant des années, elle a été exemplaire,
Pour qu’on la remarque et à tous vouloir plaire,
Mais la colère a grandi tel un monstre tapi,
Dévorant ses entrailles et son corps, petit à petit.
Aujourd’hui elle sait, ressens, entends,
Qu’il va falloir libérer le monstre en hurlant,
Parce que c’est, entre elle et elle, la seule voie,
Pour enfin se libérer et retrouver la joie !
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