Mouvement perpétuel.

Mouvement perpétuel.

La vie est un mouvement perpétuel, tout bouge, bruisse, frémit à tout instant. En dormant nos cellules se régénèrent, le sang n’en finit pas de bleuir nos veines, nos yeux suivent en s’agitant le mouvement de nos rêves. Et ailleurs, lors que nous sommes endormis, d’autres s’éveillent, travaillent, vivent, aiment, bougent. La mer inspire et expire, s’amuse du choc des vents puissants, les forêts soupirent d’aise de ce qui fourmille en elles. La terre tourne autour du soleil et notre système solaire est en mouvement dans notre galaxie qui elle-même se meut dans l’univers. Tout est mouvement.

Et cette pensée du mouvement, me rappelle mon petit frère.
Luc a perdu l’usage de ses jambes à l’âge de quinze ans, suite à une opération du dos ratée. Le choc … la sidération ! Comment pouvait-il vivre désormais, comment marcher, courir, danser, comment traverser l’adolescence sans ses jambes ? Cela a pris du temps et des larmes de rage mais il a appris. Avec une force de caractère et une ténacité féroce, il a réappris le mouvement. Saviez-vous que l’on pouvait marcher, courir, danser en fauteuil roulant ? Il l’a fait, il a relevé tous les défis.

Mais le plus beau des défis qu’il ait relevé a été celui d’enseigner aux autres que la vie est mouvement. Il a aidé tous ces jeunes qu’il croisait dans le centre de rééducation où il travaillait, ces jeunes qui du jour au lendemain, par un accident de la vie se retrouvaient là, le corps et le cœur brisés, il leur a réappris le mouvement, et que même là, quand tout semble fini, le mouvement revient et avec lui revient la vie.

Luc est décédé le 16 octobre 2016. Il était encore jeune, sans prévenir son corps trop abimé a lâché. Il était mon frère, mon meilleur ami, parfois mon fils. Il était un Homme. Il était une lumière pour ceux qui ont croisé son chemin, il nous apprenait à ne jamais abandonner, à nous relever, à voir le beau dans les ténèbres, à comprendre que la vie est mouvement et que le mouvement est la vie.

Quatre ans déjà, j’ai tant pleuré, je ne pouvais te laisser partir ! Aujourd’hui je suis en paix avec cela, parce que je sais que tu accompagnes chacun de mes pas.

Tu es dans mon cœur pour toujours, à chaque mouvement de vie.
Je t’aime mon petit Yoda ❤

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Merci Célestine pour ce que ton texte m’a inspiré 🙂
http://celestinetroussecotte.blogspot.com/