C’est une femme avec le cœur en bandoulière,
Elle a voulu aider, aimer cet homme un peu amer,
Il porte une indicible rage qui le tient en tenailles,
Qui lui grignote peu à peu les entrailles.
Elle a croisé tant de gens, avec tant de colère,
Meurtris en leurs cœurs et leurs chairs,
Abîmés par une mère forgée dans le métal, impitoyable,
De ces hommes qui ne voient en l’autre que l’irréparable.
Dans son ventre de femme, elle a compris,
Oui, elle a compris ce que l’homme a subi,
Qu’en ce jour il n’avait pas d’autre choix,
Que de lui faire porter à elle sa croix.
Mais quand on ne veut pas faire ce chemin,
De comprendre, d’entendre d’où l’on vient,
On reproduit inlassablement, par tous les temps,
La douleur devient rancoeur, haine au fil du temps.
Elle a décidé de se protéger, elle a repris son cœur,
Elle est partie loin de cet homme, de ces frayeurs,
Parce qu’il ne peut comprendre, elle doit le quitter,
Parce qu’il ne peut entendre, elle doit s’en aller.
Et en elle monte une sourde colère,
Comme une vague lourde et primaire,
Son cœur hurle en un cri silencieux,
Dieu, aide-là à retrouver les justes cieux.
Elle aurait aimé le sauver lui,
Elle aurait aimé être sauvée par lui,
Elle veut lui dire qu’en son cœur il sera toujours,
Qu’il sache combien était grand son amour.
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