Il est dit que l’on prend le deuil,
Comme on cueille une feuille,
Moi c’est lui qui m’a prise,
Choquée, assommée, surprise.
On est venu me voir les yeux tout embués,
Pour m’annoncer la dure, la triste réalité,
Non, non, la tête ne peut l’accepter,
Non, le cœur ne veut se refermer …
Et je ne pouvais plus juste respirer,
Est-ce vrai ? Je ne peux plus bouger,
Pliée en deux, brisée, envie de crier,
Le deuil m’a pris dans ses griffes acérées.
Et là monte une sourde douleur,
De mes entrailles, une telle frayeur,
La colère s’en mêle, non pourquoi,
Prenez-moi à sa place, plutôt moi !
Le deuil me prends, je ne suis que tristesse,
Il me retient encore, ce sans délicatesse,
Lâche-moi je t’en prie, il me faut encore vivre,
J’ai besoin d’être en paix pour le laisser partir.
Devant cette prière, le deuil s’est écarté,
Laissant la place à la lumière, renouvelée,
Car il est bien en paix, mon tendre frère aimé,
Même si demain … je peux encore chuter !
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