Je parlais tout à l’heure avec une amie qui me disait : » mes sensations au niveau sexuel se bloquent …. Je ne ressens quasi rien … ».
Cette femme a été victime de violences sexuelles. Son cerveau de petite fille n’a pas pu garder ce souvenir, elle n’a jamais pu porter plainte, sa famille ne l’a pas crue, entendue. Une partie des évènements vécus sont remontés à la surface il y a peu de temps. De ce fait inconsciemment, elle interdit à son corps de ressentir ce qui fait d’elle une femme. Elle n’est malheureusement qu’un exemple parmi tant d’autres. Et cela est profondément injuste, cela me rend triste car chacune de nous devrait avoir ce droit de se sentir en paix avec son corps, épanouie et libre.
La violence envers les femmes est multiple. Elles peuvent être blessées par des actes sexuels odieux mais également par des mots, des comportements d’une violence inouïe. Cela se produit dans la cellule familiale, avec un compagnon, au bureau, dans la rue, partout. Et chez la femme, cela se traduit toujours dans le corps, par une sexualité qui se bloque, ne sait plus s’exprimer. Il peut arriver aussi que certaines aient des appétits sexuels hors norme. Mais toujours se manifeste un profond manque de confiance voire un dégoût de soi. A combien pouvons nous évaluer le nombre de femmes victimes de violence? Combien de femmes, combien parmi vous sont dans ce cas et n’en ont jamais parlé?
Car il s’agit bien toujours de violence qu’elle soit verbale ou physique. Comment vivre avec un tel bagage, se respecter soi quand nous n’avons pas été respectées au plus profond de notre être?
Je ne suis pas une féministe acharnée, qui cloue tous les hommes au pilori. D’ailleurs, c’est plus rare, mais ces violences peuvent être aussi le fait d’autres femmes. Je veux juste vous dire à vous, belles femmes, que vous avez le droit d’être fragiles, que vous n’êtes pas responsables de la violence que vous avez subi et que la meilleure façon de s’en sortir est d’en parler, c’est reconnaître que, oui, à un moment donné nous avons été victimes. Se reconnaître en tant que victime, c’est déjà éloigner la culpabilité, c’est se permettre de guérir et se respecter. Il est dit que tous les maux s’impriment dans le corps. N’est-ce pas l’un des pires ? Cela touche à notre intimité profonde, à notre nature profonde. Nous devons savoir que si nous avons été victimes de violence cela rejaillit sur notre corps, notre sexualité. Mais qui en parle ? Sachez que toutes ces violences mises bout à bout bloquent vos désirs et votre corps, vous empêche de ressentir, d’être douces avec vous-même, d’aimer ce corps malmené au fil des années, d’aimer être aimée, d’être désirée.
Non, il ne faut plus accepter d’être humiliée, brimée, battue sous le simple prétexte que nous sommes faibles. Nous avons ce droit de le crier, de le dire à nos filles qu’enfin l’on nous respecte. Et sachez que sous cette faiblesse apparente sommeille un volcan, une puissance infinie. Et c’est peut-être cette puissance qui effraie certains hommes, celle de la femme qui enfante, encore se relève, la tête haute, qui encore pardonne, et qui encore et malgré tout peut aimer.
Alors prenez soin de vous belles âmes, prenez le temps de vous regarder dans un miroir, de le regarder ce corps et de l’aimer à nouveau … prenez le temps dans votre salle de bains de vous enduire de crèmes et de parfums, parce que c’est cela aussi être femme, c’est chérir ce corps, aimer être douce à l’extérieur comme en dedans, c’est reconnaître que l’on peut être fragile et sensible sans honte, sans culpabilité. Et c’est quand vous aurez laissé renaître la femme fragile que vous sentirez la femme sauvage se réveiller, celle que rien ne peut entraver, celle qui ne craint aucun danger, celle qui est libre et fière … d’être femme.
N’hésitez pas à commenter …
Avec toute mon affection,
Kathy B.
++++
36.2005
++
+++s culpabilité.
Sur le plan historique qui est responsable des guerres, des crimes, des actes les plus odieux ?
J’aimeAimé par 1 personne
Oui bien sûr tu as raison c’est un fait. Et les sévices se font sur les femmes presque toujours et sur les enfants, sur les plus faibles. Et l’éducation de ces hommes forts ne leur vient pas que de leur mère, mais bien aussi des pères, de la société, de la religion …
J’aimeAimé par 1 personne
Il y a eu durant la préhistoire un moment clef où la femme a cessé de chasser avec l’homme, à égalité avec lui… tout est parti de là… elle a été peu à peu recluse dans la caverne avec le rôle de s’occuper des gosses et de préparer le repas, etc ce qui n’était pas forcément gênant si ces fonctions n’avaient pas été connotées comme supérieures et inférieures…
J’aimeAimé par 1 personne
On a l’impression qu’il faudra des millénaires pour changer les mentalités, pour que les jeux de la séduction et du désir demeurent sans pour autant écraser la femme sous l’obligation de satisfaire coûte que coûte son mâle. Je dis ça mais il est m’est arrivé d’être aussi con que le lourdingue de base. L’homme n’est pas naturellement autoritaire, la femme n’est pas naturellement soumise. C’est un conditionnement qui veut nous le faire croire. Et comme souvent le cerveau masculin est en mode « je pense avec ma bite » pas facile de modifier les mentalités. Chaque avancée est précieuse mais que c’est long ! Quand on voit la situation en Inde où les petites filles sont étouffées à la naissance car elles reviennent trop cher à élevées (à cause de la dot) et quand on fait tout dans ce pays pour les abêtir moi je vous dis ça craint ! La femme reste encore pour certains arriérés une proie, une cible, un jouet, une pute, une salope, une merde. Installé en couple l’homme exige au bout d’un an, deux ans, du renouvellement, il se lasse plus vite que la femme ayant souvent un imaginaire fantasmagorique plus exigeant. D’où son envie d’aller voir ailleurs emportant avec lui le syndrome « c’est juste sexuel ». Oui un homme ne vous trompe pas Mesdames quand il se fait turlupiner par la voisine c’est juste par hygiène. En plus il n’y met aucun sentiment donc pour lui il n’y a pas péché Seigneur !
Oui oui bien sûr… certaines femmes sont aussi connes que des mecs sont cons, aussi obsédées mais l’exception ne confirme jamais la règle, bref je déteste cet argument. J’ai encore vu récemment un mec dans les 35-40 ans faire demi-tour pour suivre et draguer une nana. En s’approchant il lui a parlé de dos (Vous allez où, vous faites quoi, vous êtes jolie, nanani nananère) en lui proposant de l’accompagner. Elle s’est retournée pour montrer son désintérêt (enfin il me semble j’étais à 15m), elle avait dans les 18 ans à vue de nez, même pas sûr. Il a continué à la baratiner mais a fini par laisser tomber devant son manque de motivation. Il y avait du monde autour je précise. J’était prêt à intervenir mais je suis resté spectateur de cette scène hélas coutumière. J’aurais pu entrer en jeu avant mais il n’est pas interdit de draguer comme un gros bourrin sur la voie publique. Quand on voit que le harcèlement est rarement condamné alors la drague laisse tomber.
En résumé j’ai parfois honte d’être un mec mais je me soigne.
Allez tiens je publierai ce commentaire sur mon blog histoire de voir ce que mes abonnés en pensent… ouvrons ce genre de débats partout, hé les mecs bougeons !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour ton commentaire. J’apprécie en tant que femme que des hommes réagissent à cet article. Et je ne mets tous les hommes dans le cette fosse immonde. La drague sur le trottoir, même si elle n’est pas agréable n’est pas reprehensible comme tu le dis. Mais dans le cas d’abus, de véritable violence, les victimes sont souvent incapables de dénoncer. Il existe d’ailleurs des femmes qui font tant de mal aux hommes, des femmes castratrices, le plus souvent des mères, de ces femmes qui font que leur fils détestera la femme ou aura un comportement déviant. Tout s’explique. Chacun a son histoire. Et je suis consciente que ces hommes qui abusent des femmes ont eux mêmes été abusés, trahis par la femme qui aurait dû les aimer. Mais à un moment donné, ce cercle infernal doit prendre fin pour ne pas perpétuer ces comportements. La rupture de ce cercle passe sans doute par la compréhension et par le pardon, a l’autre, à soi …
J’aimeAimé par 1 personne
Certaines femmes sont autoritaires et castratrices sans même s’en rendre compte. J’ai rencontré un jour lors d’une soirée une nana à l’extérieur très féminine mais à l’intérieur très masculine. Genre boire de la bière au goulot, taper ses potes sur l’épaule, gueuler » Patron une autre « . Elle ne comprenait pas que les mecs affluaient dans sa vie sentimentale mais se barraient au bout de trois mois ! Je lui ai expliqué ce qui crevait les yeux, elle m’a remercié. J’ignore si elle a changé quelque chose.
J’aimeAimé par 1 personne
Tu es plus indulgent avec les femmes qu’avec les hommes 😉 J’espère pour elle qu’elle a compris, quoique si elle a remercié c’est bon signe !
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour,
Excellent article concernant malheureusement la violence faite aux femmes et ceci le plus souvent dans le cercle familial.
Pour autant, il existe aussi une violence faite aux hommes par leur femme. Certes, ce phénomène comporte moins de victimes mais il existe toi de même
J’aimeJ’aime
Oui bien évidement Ibonoco, les hommes peuvent aussi être victime de violence. Je ne parle que des femmes parce que je sais ce que les violences peuvent provoquer comme dégâts chez une femme, je ne sais pas vraiment si c’est la même chose chez un homme. Ce n’est nullement du féminisme, mais une sensibilité et un vécu qui sont féminin.
J’aimeJ’aime
Merci à vous. Toute violence devrait être dénoncée et sanctionnée. Malheureusement, il y a encore trop de silence. C’est aussi pour cette raison que votre article est pertinent.
J’aimeJ’aime
Merci 🙂
J’aimeJ’aime
Merci à toi. Tes mots sont importants, essentiels car ils entr’ouvent des portes jusque là verouillees par notre inconscient, notre famille, la société. Tu as contribué à mon cheminement vers un mieux être. Je reprends doucement confiance en moi, je me sens devenir fière, altière moi qui me suis recroquevillée sur moi même, voûtant mon dos a force de baisser les yeux et la tête. Mon corps je ne le remercie pas encore assez, je l’ai caché et ignore si longtemps. C’est toute mon image qu’il me faut reconquérir et ne pas attendre de compliments de mon conjoint qui ne vìendront jamais. J’ai connu un garçon victime d’inceste et c’etait aussi douloureux et compliqué d’accepter son corps, de se respecter, d’avoir des relations amoureuses épanouissantes avec les femmes. On touche ici avec l’inceste l’intégrité même de la personne, les séquelles sont immenses.
J’aimeAimé par 1 personne
Je souhaite de tout mon coeur et je sais que tu vas vers du mieux, tout ce que tu dis là en est la preuve !
J’aimeJ’aime
« Alors prenez soin de vous belles âmes, prenez le temps de vous regarder dans un miroir, de le regarder ce corps et de l’aimer à nouveau … prenez le temps dans votre salle de bains de vous enduire de crèmes et de parfums, parce que c’est cela aussi être femme, c’est chérir ce corps, aimer être douce à l’extérieur comme en dedans, c’est reconnaître que l’on peut être fragile et sensible sans honte, sans culpabilité. Et c’est quand vous aurez laissé renaître la femme fragile que vous sentirez la femme sauvage se réveiller, celle que rien ne peut entraver, celle qui ne craint aucun danger, celle qui est libre et fière … d’être femme. »
Ce paragraphe est si juste et si bien écrit.
La violence est partout. Et le corps retient tout, il se ferme quand la violence est là, après aussi. Il perd de sa confiance. Il devient honte, dégout. On ne le regarde plus. On ne s’ouvre plus à l’autre. On vit dans la peur de son corps, du corps de l’autre, de cette rencontre pourtant si essentielle. C’est tout un processus de réappropriation de son essence, de sa féminité, qui se fait face au miroir, comme vous le dites si bien et à deux parfois aussi quand l’autre en face respecte, accueille nos blessures, nous laisse le temps de guérir.
Alors nous devenons à nouveau des femmes, sexuellement épanouies, intimement heureuses et libres.
Merci à vous pour ces mots et ce partage inspirant.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci de votre commentaire … Et j’aimerai ajouter que le miroir est celui de la salle de bains mais aussi le miroir de notre âme.
J’aimeAimé par 3 personnes
À quelle vie sexuelle d’adulte peut on s’attendre après avoir été une enfant abusée, victime de viol, d’inceste, de pedophilie ? Le traumatisme en s’ancrant dans le corps va donner naissance aux symptômes. La petite fille abusée va devenir une femme frigide, elle pourra être bloquée par des douleurs multiples au niveau du vagin, de la vulve… ce symptôme sera là pour bien marquer l’impossible accès à son propre corps de femme, au corps de l’autre. La sexualité adulte de cette femme victime dnagression sexuelle c’est la sexualité de l’autre. Le désir et le plaisir ne sont que désir et plaisir de l’autre. Un désir qui ne signifie rien d’autre pour elle qu’une prise de risque : risquer de refuser est s’exposer à la violence de l’autre, à l’abandon, à la culpabilité de soi. Risquer de céder, c’est une fois de plus se laisser faire sans désir, juste pour le plaisir de l’autre ou pour avoir la paix, par devoir, parce qu’il faut bien le faire de temps en temps ! C’est une fois de plus se manquer de respect.
J’ai aujourd’hui bientôt 63 ans et j’ai été victime d’inceste à l’âge de 9 ans. J’ai réussi après 47 ans de déni et un long travail avec ma psychologue à accueillir, comprendre, accepter et pardonner à mon frère incestueux, à mes parents qui n’ont pas pu ou pas su me protéger, à moi même, ce fut le plus difficile mais aujourd’hui, mon corps garde en mémoire le traumatisme de cet abus sexuel et je suis cette femme meurtrie dans cette impossible dialogue avec mon corps. Aucune thérapie, et j’en ai suivi
un bon nombre, aucun stage de développement personnel, aucune lecture, aucun conseil d’amis ou d’amies bienveillantes n’ont
pu m’aider à sortir de ce combat incessant. Je subis la double peine
celle d’avoir été abusée sexuellement enfant et celle de ne jamais pouvoir vivre une sexualité épanouie devenue femme. Ton histoire d’inceste appartient au passé me dit on mon cerveau peut l’entendre mais l’acces à mon corps érotique est fermé à tout jamais …
Ceci n’est que mon vécu, mon constat. D’autres victimes se reconnaîtront certainement dans mon témoignage, d’autres l’auront vécu différemment mais pour toutes nous garderons dans nos chairs et dans nos cœurs les stigmates de cette épreuve douloureuse.
Merci à toi Kathy pour ton texte qui est venu activer le souvenir de l’abus et ses conséquences sur ma vie de femme.
Tu as raison, il faut en parler le plus tôt possible que ce traumatisme ne vient pas s’enkyster dans notre mémoire mais aussi dans notre corps et dans nos cellules. Le travail sur moi, pour moi est toujours en cours. Je le fais aussi pour libérer mes enfants et mes petits fils de cette blessure familiale qu’ils n’ont pas à porter inconsciemment. Je souhaite reprendre mon combat contre ce fléau qu’est l’inceste et apporter ma petite contribution, ma part du colibri en créant sur Caen un groupe de parole pour victimes d’inceste ce qui manque toujours cruellement sur Caen et dans la région.
Merci infiniment à toi ma soeur de coeur, merci pour toutes mes sœurs et mes frères d’infortune car les garçons sont aussi touchés par l’inceste et la pedophilie et connaissent aussi les mêmes difficultés et les mêmes errances que les filles.
J’aimeAimé par 1 personne
Voilà justement ce qui est intolérable ! C’est cette double peine que tu vis, que les victimes vivent toutes. La sexualité ne peut être vécue qu’en fonction des désirs de l’autre. Ce n’est pas dans les livres que tu trouveras comment guérir cela mais bien en t’aimant et te respectant toi. Et avec un homme qui soit respectueux de ce que tu as vécu, qui t’apprenne à le redécouvrir ce corps … Et je sais bien que c’est plus facile à dire qu’à faire ma belle amie 😦
J’admire ton courage face à ce fardeau, à ce fléau et ( j’y pensais justement la nuit dernière ) je te vois bien animer un groupe de parole.
Des garçons sont aussi victimes, oui bien sûr, je ne l’ai pas évoqué parce que je ne sais pas trop comment cela se répercute dans leur vie d’adulte, pas tout à fait de la même façon que pour les filles il me semble.
Tu sais que c’est un sujet qui me touche particulièrement, et si j’ai pu aider, ne serait-ce qu’une personne, j’en serai heureuse. Prends soin de toi mon amie ❤
J’aimeJ’aime