Ailleurs …

Ailleurs …

Tout en elle la réduit au silence.

Ne la cherchez pas, vous ne la trouverez pas. Elle est dans un ailleurs dont peu de gens peuvent comprendre l’odeur, la moiteur, la teneur. On pourrait la croire hautaine, elle est en fait craintive, elle ne sait expliquer et elle a peur de déranger ; peut-être a t’elle juste peur de ce qui se trame en dedans, juste en elle ?

Elle a besoin de cet ailleurs, monde perdu entre les mondes, où seule avec elle-même, dans un silence assourdissant, elle lèche et panse ses indécentes plaies. Elle a déjà moins mal, certains jours le soleil perce même la brume de ce monde fossoyeur où elle doit abandonner toute résistance, accepter ce qui ne peut être changé, se laisser mourir enfin pour mieux renaître, Phoenix débarrassé de ses cendres.

Quand tout s’écroule, quand le Tout est intolérable, l’on se retrouve dans ce monde entre les mondes. Et là, avec patience, il faut reconstruire ce qui est cassé, pierre après pierre, rebâtir la maison qui vient de s’effondrer dans un séisme fracassant.

Ce sera une maison posée sur l’eau, toute vitrée, sans volets et sans clé. Un érable rouge, majestueux poussera en son centre, y diffusera sa belle harmonie. Le toit sera fait de parcelles de voie lactée. Les murs seront composés de nuages dentelés et laisseront passer les rêves argentés. La maison sera ouverte aux amis d’un jour, aux passants de toujours, où tous, autour d’un repas improvisé arrosé de vin de pays, pourront palabrer jusqu’aux confins du jour, de la vie, de philosophie, de poésie et puis d’amour.

Ne vous inquiétez pas pour elle.
Elle est occupée.
Elle reconstruit sa maison effondrée …

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Merci pour votre amitié et votre fidélité.
N’hésitez pas à vous manifester et à commenter 😉
Kathy.

La vie, la mort.

La vie, la mort.

Il fait froid. Je n’aime pas avoir froid.
C’est un froid humide et venteux, de celui qui vous pénètrent les os, qui s’insinue dans le dos, de celui qui nous ferait croire que même la vie n’est pas assez forte pour retenir la chaleur dans l’âtre, de celui qui nous ferait croire que la mort rôde et flâne.

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La mort rode et flâne,
Autour d’elle tout se fane,
Elle prends son temps et sans répit,
Détruit toute espérance de vie.


Elle a tourné autour de mon âme si longtemps,
Je m’étais recroquevillée hors de l’espace, du temps,
Mais en mon cœur brillait encore une minuscule lueur,
Qui me disait résiste, avance, malgré le brouillard, la douleur !


Et puis la mort a pris mon frère aimé,
S’est dit cette fois, elle va s’écrouler,
La lueur va s’éteindre et je vais l’emporter,
C’était sans compter sur l’Amour, divin, sacré.


Et j’ai dansé avec la mort,
Elle me tenait à bras le corps,
Elle m’entourait de ses liens mordorés,
L’Amour a tranché les liens trop serrés.


La mort s’est écartée devant cette femme sacrée,
Par la lumière aveuglée, est repartie vers d’autres contrées,
Je suis épuisée, mais la petite flamme est devenue brasier,
C’est une renaissance, et la vie, la vraie vie va s’installer !

Danser avec la mort – Mai 2017

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Le même poème, en audio.

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Non, je ne suis pas dans la tristesse. La mort fait partie de la vie. Je l’ai croisé peut-être plus souvent que d’autres. Je suis une survivante.
Toute petite, quand mes poumons malades ne voulaient plus respirer, j’ai eu la conscience de sa présence, je sentais son souffle glacé tout près, à l’affût.
A sept ans, quand cet homme a tué mon enfance, mon innocence, alors qu’il était en moi, qu’il me ravageait le corps et l’âme, entre douleur et sidération, je l’ai appelée de mes vœux.
Et quand elle est venue chercher mon petit frère, le double de mon cœur, moi hébétée, folle dans mon chagrin, je lui ai dit, viens, viens me prendre moi !

J’ai écrit un jour que la mort me fascinait. En fait ce n’est pas cela. Comment aimer la vie sans la conscience de la mort ? C’est la force de vie qu’il faut pour la repousser qui me fascine, cet instinct si puissant, qu’encore, encore on continue, malgré la maladie, malgré la souffrance, malgré tous les chagrins, on continue, on s’accroche à ce minuscule bout de vie, parce qu’il est notre précieux.

Dans chaque minuscule bout de vie est blotti l’Amour, cette merveille, cette flamme, ce mystère inexpliquable qui fait que parfois l’Homme est grand, et que pour tous ceux qui y veillent, un jour la vie se couvrira de milliers d’étincelles !

Kathy B.

Mots perdus.

Mots perdus.

Les mots se perdent, s’emmêlent, se tordent et dissonent.
Il sont froids de ces nuits sans lune et s’enrhument.
Plus de fils pour les maintenir en équilibre, il sont arides,
C’est le vide d’après le temps des pensées acides.

Alors vite, passe à autre chose !
Crie ta douleur, au vent, aux arbres, à la mer, à la terre,
Peut importe, qu’on en finisse, avec le tumulte douloureux,
De la vie qui t’a menti, trahi, jamais oubliée, abandonnée.

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Passez à autre chose, c’est d’abord reprendre la peinture.
Voici la dernière, réalisée pour un cabinet de massage et de bien être.

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Être femme.

Être femme.

Rediffusion, vous avez le choix, en mots où vidéo.
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Être femme,
C’est se battre deux fois plus,
Parce que née sans phallus,
C’est porter les enfants,
Goûter à ses instants,
Et aimer être ronde,
Parce qu’elle porte le monde.

Être femme,
C’est parfois subir l’ignominie,
D’un plus fort, d’un père ou d’un mari,
Et vouloir mourir, en s’enfonçant sous terre,
En avoir si mal, si honte, en perte de repères.
C’est entre le boulot, le linge et la vaisselle,
Vouloir s’envoler haut, voler à tire d’ailes.

Mais être femme,
C’est, après être tombée les genoux écorchés,
Vouloir se relever, se redresser, fière, sacrée,
Se dire que plus jamais elle ne sera bafouée,
Et choisir avec qui et quand elle veut aimer,
C’est enfin Soi, se respecter,
Ne plus jamais subir l’assaut,
De celui qui fût son héros.

Elle est femme,
Au-delà du miroir de son âme,
Enfin elle se sent belle,
Pas pour lui, juste pour elle …
Et refermer ses cicatrices,
Non chéri, ce n’est pas un caprice,
Prendre sa vie en mains,
Pour de beaux lendemains.

Elle est femme,
Oui, elle se redresse fièrement,
Et va humer la mer, la terre, le vent,
Pour enfin vivre comme elle l’entends,
Et se draper de blanc …
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